Tout le monde s’accorde à dire que le marché des vendeurs est en pleine effervescence : les stocks de logements sont en baisse, les prix sont en hausse et même les maisons modestes déclenchent des guerres d’enchères quelques jours (ou quelques heures) après leur mise en ligne sur les sites d’annonces.
Mais que faire si, au milieu de cette frénésie, vous possédez une maison parfaitement respectable qui ne se vend pas ?
Cela arrive. Certaines maisons semblent presque maudites parce qu’elles ne se vendent pas, et cela peut vraiment perturber le vendeur, à la fois sur le plan logistique (s’il espère déménager bientôt) et sur le plan émotionnel.
Après tout, la plupart des gens aiment leur maison et supposent que quelqu’un d’autre l’aimera aussi. Ainsi, lorsqu’aucune offre ne se présente, les vendeurs peuvent être plongés dans une spirale de questions,
allant de « Qu’est-ce qui ne va pas avec ma maison ? » à « Est-ceque je pourrai un jour la vendre ? ».
Déni, colère, embarras – toutes ces émotions et d’autres encore remplissent les longues journées d’un vendeur qui attend que son agent immobilier lui envoie un message ou l’appelle pour lui annoncer LA bonne nouvelle. Curieux d’en savoir plus sur ce que c’est que d’être coincé dans les spirales de la vente, nous avons parlé à des vendeurs qui ont eu du mal à trouver un acheteur. (Spoiler : Toutes leurs maisons ont fini par être vendues, mais cela ne rend pas leur douleur moins réelle).
Que ces histoires servent de leçon sur la nécessité de modérer les attentes dans un marché prometteur. Et, au cas où vous inscrivez votre maison avec de grands espoirs mais n’entendez rien d’autre que des
grillons, nous avons également quelques conseils sur la façon de gérer cela et ce que vous pouvez faire pour transformer cet état de paralysie immobilière en quelque chose de positif.
Quand une maison ne se vends pas, qu'est ce qui ne va pas ?
Nancy Stern vivait dans un ancien bâtiment commercial à Long Island, dans l’État de New York, qui avait été rénové avec amour pour en faire un espace de vie unique. Il avait même été présenté dans un ou deux magazines.
Pourtant, malgré son pedigree en matière de design, lorsqu’elle a décidé de mettre sa maison en vente il y a deux ans, celle-ci est restée sans attrait pendant des mois, et sa frustration s’est accrue.
« Il y avait des maisons [qui se vendaient] qui étaient si laides – un dixième de notre propriété à notre niveau de prix », déplore-t-elle. Je détestais quand les gens me demandaient : « Alors, ta maison s’est vendue ? ».
Finalement, après plusieurs mois sur le marché et une réduction de prix, sa maison a reçu une offre inférieure au prix catalogue, qu’elle a acceptée à contrecœur. Et maintenant que la saga de la vente de sa maison est terminée, Mme Stern a une idée de la façon dont ses attentes étaient erronées.
« J’ai fait l’erreur de penser que les gens qui quittaient la ville apprécieraient une maison intéressante sur le plan architectural », explique-t-elle. « Mais à moins d’avoir une maison coloniale ou une nouvelle construction standard, de nombreux acheteurs potentiels ne peuvent pas s’imaginer y vivre. »
Comment une vente lente peut peser sur votre moral.
Jessica Clark, spécialiste de l’alimentation sans gluten à Lincoln, au Nouveau-Brunswick, a vécu une expérience similaire à la fin de l’année 2020, mais elle a été intensifiée par le fait qu’elle avait déjà fait une offre sur une nouvelle maison. Elle devait vendre son ancienne maison pour financer son achat.
« Nous avions une acceptation conditionnelle sur la maison de nos rêves », dit-elle. Ayant appris qu’ils se trouvaient dans un marché vendeurs, elle et son mari étaient optimistes quant à leurs perspectives et ont fait visiter la maison pour vendre rapidement. Mais aucune offre n’a été faite.
C’était une période douloureuse, dit-elle : « Nous nous sentions vaincus et tellement inquiets. »
Bien qu’elle ait entendu parler de maisons qui se vendaient en quelques jours, sa maison est restée sans visite pendant plus d’un mois, ce qui lui a semblé une éternité. Cela fut encore plus long, du fait qu’elle devait vendre rapidement pour financer l’achat de sa nouvelle maison.
Finalement, un acheteur leur a fait une offre basse. Ayant entendu de nombreuses histoires de maisons vendues à un prix supérieur au prix demandé, Mme Clark admet que cela a été un coup dur pour son ego.
« Ce n’était pas le meilleur », admet-elle. « Mais nous nous sommes sentis obligés d’accepter ».
J'étais sur le point d'abandonner".
Acheter et vendre des propriétés en même temps n’est qu’une des nombreuses prédispositions qui peuvent faire monter en flèche la pression que les vendeurs ressentent pour se débarrasser rapidement de leur maison. Matthew Hart, un expert automobile près de New York, traversait un divorce lorsqu’il a mis sa maison sur le marché en 2019.
Les espoirs étaient grands pour une vente rapide et rentable, étant donné que la Coloniale ensoleillée et mignonne comme tout se trouvait dans un quartier recherché. Au début, tout semblait bien se passer alors qu’un troupeau d’acheteurs appelait pour programmer une visite.
« Nous avons eu plus de 40 personnes qui sont venues voir la maison, mais nous n’avons pas eu de chance », dit M. Hart.
Il suppose que la raison en est que, bien que la maison soit en bon état, les acheteurs ont été avertis de la présence d’une citerne à mazout enterrée dans le jardin. Lui et sa femme savaient qu’elle était là lorsqu’ils ont acheté la maison, mais elle n’avait jamais causé de problèmes. Ils savaient que c’était un point négatif et ont donc fixé le prix de la maison en conséquence. Mais ça n’a fait aucune différence. Personne n’a fait d’offre.
Matt en parle comme de l’un des moments les plus difficiles qu’il ait eu à affronter.
« Les factures s’accumulaient, et j’étais sur le point d’abandonner et de remettre la maison à la banque », admet-il. « J’avais l’impression d’être coincé dans une autre dimension, et que les choses ne s’amélioreraient jamais, jamais ».
Finalement, après six mois, un couple a fait une offre, que Matt et sa femme ont acceptée avec reconnaissance, même si elle était inférieure au prix demandé.
La maison ne se vend pas ? Que faire ?
Aussi impuissants que les vendeurs puissent se sentir lorsque leur maison reste sans offre, il y a des choses que vous pouvez faire. Demandez à votre agent quel délai de vente est réaliste dans votre région et compte tenu de l’état de votre maison.
Et si la vente de votre maison se prolonge au-delà de ce délai, demandez à votre agent ce qui se passe. Le prix est-il trop élevé ? Si des acheteurs ont visité la maison, y a-t-il quelque chose en particulier qui les a fait fuir ?
« L’agent doit obtenir les retours de tous ceux qui visitent la propriété », explique Tami Bonnell, coprésidente d’EXIT Realty Corporate International.
Et même si aucun acheteur n’a encore visité la maison, votre agent peut également consulter d’autres agents et collègues. Grâce à ces informations, votre agent peut suggérer des moyens de stimuler l’intérêt. Le désencombrement, le réarrangement des meubles, la mise en scène et même un peu de rénovation peuvent souvent faire avancer la vente d’une maison.
Cependant, si vous avez fait tout ce que vous pouviez et que vous êtes toujours dans l’expectative, il vous faudra peut-être changer de cap. Puisque vous ne pouvez pas changer l’avis des acheteurs, la meilleure tactique à ce stade est de changer le vôtre. Pour commencer, arrêtez d’essayer de suivre les voisins, même s’ils ont vendu leur maison rapidement et pour le prix fort.
« Un marché porteur amène les gens à croire que, parce que la maison en bas de la rue a connu une beaucoup de propositions et une vente rapide, ils vont suivre le mouvement. Lorsque la réalité n’est pas au rendez-vous, il y a de la déception« , explique Laurie Leinwand, conseillère professionnelle agréée, de Three Steps Forward. « Votre objectif est de vendre. Laissez tomber les délais. Cela se produira quand cela est censé se produire. Si cela prend un peu plus de temps, ce n’est pas grave. »
Et si la pensée « Et si ça ne se vendait jamais ? » commence à tourner dans votre esprit, sachez que vous n’avez pas besoin d’acheter cette inquiétude et de la nourrir.
Passez de « et si » à « et si », dit
Leinwand. « Faites confiance à la bonne personne qui se présentera. C’est
comme pour les rencontres. Il suffit d’avoir la bonne personne »,
ajoute-t-elle.
