BONNE RENTRÉE POUR LES TAUX ET LES MARCHÉS IMMOBILIERS

Les Cassandre en auront été pour leur frais, la fin des taux bas qu’ils avaient annoncée pour faire le buzz ne s’est pas produite. La hausse constatée au début de l’été n’a pas été une inversion de tendance et les taux des prêts immobiliers sont restés à un niveau très correct. Certaines banques pourraient même refaire baisser les leurs pour accélérer leur production en septembre et octobre.

Levée de l’alerte grecque. La Grèce n’a donc pas eu l’impact redouté et la tension des marchés en a été apaisée. C’en est suivi la chute de la bourse chinoise, courant août, qui a conduit les investisseurs à se tourner vers les placements OAT, sécurisés et donc sécurisants. Les obligations d’Etat oscillent à présent autour 1% et pourraient connaître une nouvelle baisse. Conséquence, la petite hausse des taux du crédit constatée cet été a été vite gelée. Le taux fixe à 20 ans pourrait même revenir en dessous de 2%. On s’achemine donc vers une stabilité des taux jusqu’à la fin de l’année.

Maintien de la vigilance sur la croissance. Si la remontée des taux de la Banque Centrale Européenne (BCE) n’a pas eu lieu, c’est parce que les performances attendues de notre économie n’ont pas été au rendez-vous. Il faudra, en effet, attendre le retour d’une croissance solide pour faire repartir l’inflation et assister à une remontée des taux. Pour l’instant, la reprise hésitante laisse entrevoir une inflation modérée en 2016, de l’ordre de 0,5%.

Heureux emprunteurs. En attendant, les taux bas font le bonheur des acquéreurs. Il y a un an, en septembre 2014, un prêt sur 20 ans se négociait au taux moyen national de 3,04% (entre 2,45% et 2,95% chez CAFPI). Aujourd’hui, en septembre 2015, il se négocie à 2,63% au plan national et entre 1,90% et 2,20% chez CAFPI. Or, un gain de 50 points de base, faisant passer le taux de crédit à 2,5% au lieu de 3%, par exemple, permet d’emprunter 188 714 euros au lieu de 180 311 euros, pour une même mensualité de 1 000 euro.

Réveil des marchés immobiliers. Du coup, les marchés immobiliers en profitent pour revenir progressivement à une meilleure fortune, avec un 1er semestre 2015 au-delà de toutes les espérances.

> Dans l’existant, le nombre de transactions sera en hausse par rapport à 2014. Les 750 000 ventes pourront être dépassée, on pourrait même s’approcher des 800 000 transactions (contre 700 000 en 2014). Le repli des prix, constaté dans quasiment toutes les grandes villes, se traduit par une hausse sensible du pouvoir d’achat immobilier. A Metz, Nantes, Rennes et Toulouse, à budget identique, on peut acheter une pièce de plus par rapport à janvier 2012. Et deux à Rouen !

> Dans le neuf, 30 764 logements (appartements et maisons de promoteurs) ont été vendus au 2e trimestre 2015, soit une hausse de 23,1% sur un an. Il devient urgent d’ouvrir de nouveaux chantiers de construction pour répondre à la demande, car les stocks s’épuisent.

Rentrée bancaire sous les meilleurs auspices. Le volume des crédits accordés au 1er semestre 2015 est en hausse de 30% par rapport au 1er semestre 2014. Certes, la part des opérations de renégociation des prêts en cours est importante. Mais 2015 devrait être une année record.

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